TOPOLOGIE PARISIENNE « COUTURE
Ce projet à haute dimension sociale démontre la capacité du parcellaire parisien à évoluer et se transformer, et ce, même en site très contraint. Comment réussir une intégration urbaine complexe d’un nouveau bâtiment, avec au préalable la démolition du bâtiment existant, sur une parcelle longue et étroite dans ce quartier de l’est-parisien où le tissu urbain est éclectique et dense ?
Du point de vue architectural, cette intervention, volontairement couture, nous a poussé à réinterpréter le vocabulaire classique parisien : les attiques sont traités en volumes mansardés, l’ensemble modernisé par un traitement monolithique et une continuité entre façades et toitures, avec le même matériau, le zinc laqué blanc. Formes et matériaux se combinent en volumes simples et élégants. La porosité avec le quartier est générée par le porche monumental en percé sur l’îlot.
Au sein de la parcelle, tout en transition, le nouveau bâtiment est fractionné en trois plots rythmés par des aménagements paysagers et desservis par une allée.
L’habillage des façades en zinc laqué blanc autorise un détail de chéneau encastré et de descente EP masquées qui renforce et complète la traduction contemporaine de la ligne “ classique ” du projet. Ce choix de matériau et de de traitement offre une très grande pérennité aux bâtiments avec une maintenance/entretien simplifiés et facilités. Les percements verticaux (deux fenêtres par chambre) sont tous identiques en forme et en taille. Leurs dispositions aléatoires animent les façades et contribuent à l’identité de logements. Partie intégrante des façades intérieures dans l’îlot, des plantations sur treilles ou câbles inox ont été intégrées en vertical, favorisant le développement de plantes grimpantes.
Enfin, de manière évidente, parce que le quartier a une tradition de street-art bien implantée, Jérôme Mesnager, artiste parisien connu pour ses fresques humanistes en a réalisé une sous le porche d’entrée. La poésie de l’oeuvre vient nous rappeler combien l’élan de solidarité et le sens du collectif sont des valeurs sociales toujours aussi fondamentales.
La parcelle est ainsi transformée en petite pièce de ville, à échelle intermédiaire et douce, pour que la résidence sociale soit village, lieu de vie et de (re)construction personnelle pour ses habitants, tout en faisant partie intégrante de la vie de quartier.
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