« La volonté de dissimuler dans le paysage naturel les 6 000 m2 de ce programme était inscrite dans l’intitulé du concours remporté par le groupe Plan01. Il s’agissait de limiter au maximum l’impact du bâti sur le paysage. Si l’idée en elle-même peut paraître contestable, les lauréats ont su résoudre le paradoxe de construire un édifice pour le faire disparaître aussitôt, d’un manière à la fois simple et affirmé. Le profil complexe de cette toiture a exigé une longue mise au point à partir de maquettes et de modélisation 3D : il est composé de facettes dont les angles relatifs sont suffisamment marqués pour conserver au bâtiment une expressivité qui suffit à le distinguer sur le terrain naturel. »
AMC Mai 2005
Un bâtiment furtif sous un paysage artificiel
La création d’un musée d’histoire aux Lucs-sur-Boulogne est un pari important : L’apparent paradoxe entre la volonté de créer un lieu culturel attractif à l’échelle du territoire et le désir de le dissimuler dans le paysage, s’efface devant la beauté du site : un paysage sensible entre bocage et rivière.
Le bâtiment est un événement à la fois expressif et discret. Il est enchâssé dans le terrain naturel, sur la ligne mouvante de rencontre de paysage cultivé du bocage et du paysage inondable de la Boulogne, où la vue, depuis le hall, peut être cadrée sur la partie la plus sauvage du site.
L’entrée du musée s’effectue à la croisée de deux chemins. S’inspirant du chemin creux vendéen, une traversée met en scène le parcours depuis le parking jusqu’à l’entrée et offre au visiteur une plongée progressive dans le sol et l’histoire de la Vendée alors que le musé est perçu depuis le chemin bas comme une séquence ponctuant une promenade.
Cette traversée du bâtiment est l’occasion de scénographier deux découvertes : Le passage du paysage du bocage à celui de la rivière et des vues plongeantes sur le grand hall et la fresque qui marque l’entré des salles d’exposition.
Une répartition du programme en deux corps de bâtiment est un dispositif compact en « W » pour l’organisation des espaces d’exposition limitent l’impact du bâti.
Les 2 500 m² de salles d’exposition sont conçues comme des plateaux de télévision (scénographie hors lot) : de grandes salles aveugles, de grandes hauteurs (6 m sous poutres). Le relief de la toiture végétale et les facettes de ce grand auvent s’adaptent aux volumes utiles des différents espaces. Son inertie et ses grands débords protègent du soleil les salles d’exposition et de conservation.
Un musée machine
La particularité de ce programme : c’est un musée nouvelle génération qui s’apparente à des studios de cinéma. Les salles d’expositions sont de grands plateaux aveugles équipés de grills techniques prêt à recevoir une scénographie temporaire. C’est un bâtiment enveloppe.
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